La génération des papy-boomers a radicalement changé d'avis sur les relations familiales. Après avoir scandé en mai 68 le slogan "Familles, je vous hais!", cette génération a aujourd'hui endossé le costume de grands-parents attentionnés et aidant. Tous les indicateurs économiques et sociaux montrent en effet que le désengagement progressif de l'Etat providence a laissé place à une nouvelle solidarité intergénérationnelle.
L'augmentation de la durée de vie et le rallongement de la durée de travail ont fait de nos grands-parents des jeunes retraités ou des actifs en phase avec leur époque. En effet, les grands-parents assurent environ 4% des garde des enfants de moins de 3 ans, 11% des gardes du mercredi et 5% des gardes de sortie d'école pour les enfants de 3 à 6 ans selon la DRESS. Mais outre cette activité, ces derniers ont un rôle économique déterminant
"Sans l'aide de mes grands-parents, qui versent 1200 euros par mois à mes parents, la vie serait difficile, témoigne Clément, 16 ans. Je n'aurais pas de téléphone portable, je ne pourrais pas prendre des cours de guitare."
Les boomers sont des grands-parents généreux. Entre un quart et un sixième des transferts publics sont dus aux transferts financiers au sein des familles.
Claudine Attias-Donfut, interviewée par l'Express estime "qu'il faut sûrement revoir à la hausse cette somme car beaucoup de dons ne sont pas comptabilisés." Des exemples ? Un tiers des aliments pour bébés est acheté par les plus de 60 ans. Ainsi, ces transferts entre grands-parents et petits-enfants seraient de 4,5 milliard d'euros par an. On estime que les 18-25 ans sont 52 % à avoir reçu une aide de leurs grands-parents.
L'Express cite l'exemple du grand-père de Jérémy qui a acheté une maison pour que son premier petit-fils ait de l'espace pour grandir. "On louait un trois pièces étriqué à Paris, raconte Laurence, 30 ans. Mon père a proposé d'acquérir une maison en banlieue et de nous la louer. On a accepté pour Jérémy. Maintenant, il a un jardin avec un bac à sable et bientôt une balançoire."
L'augmentation du coût de la vie, du prix des études et le désengagement de l'Etat providence amènent donc à une solidarité qui s'accroît entre des familles qui n'ont de cesse de s'agrandir. "Les rapports entre parents et enfants se sont modifiés, il y a moins de hiérarchie, de contrainte et plus d'amour, d'affectif." Les boomers se sentent ainsi plus proches de leurs enfants et par conséquence estiment qu'ils ont un rôle à jouer auprès de leurs petits-enfants.
Source : L'Express